Et mon clavier, tu l’aimes mon clavier ?
3 participants
Page 1 sur 1
Et mon clavier, tu l’aimes mon clavier ?
( narratrice)
Mais regardez-moi ça : l’auteur pathétique, sûr de son talent de conteur ! Quel con, mais quel con ! J’en reviens pas …
Faut que j’vous explique : ce type là, assis sagement devant son ordi, à contempler son reflet sur l’écran comme s’il s’agissait d’une toile vierge sur laquelle il allait brosser son portrait, et bien ce type se croit simplement tout puissant. Sauf, qu’il est si lâche qu’il a besoin de moi, sa narratrice, pour le mettre en relief. Et je ne devrais rien dire, mieux : je serais à la disposition de ce malade mental qui rêve de moi la nuit. Puisque, vous l’avez compris je ne suis qu’un faire valoir ; lorsqu’il aura posé le point final à son énième manuscrit, qu’il le portera, fier comme Artaban, à son éditrice, je retomberai aussitôt dans l’oubli ! Moi ! LA narratrice ! On l’encensera ou le maudira tandis que je rejoindrai les méandres puants et engorgés de son ersatz d’imagination ; personne ne croira que son imagination c’est moi ! Que j’existe à part entière, même si je ne ressemble à rien, ou bien à tout, ça c’est moi qui décide…
Au début, il est vrai et je me dois de le reconnaître, j’éprouvais plutôt de la sympathie née d’une forme de reconnaissance un peu puérile d’avoir été choisie ; je me sentais l’élue et il se reposait sur moi avec respect, presque avec admiration. J’entendais parfois son rire un peu rauque lorsque je lui soufflais une idée ou un bon mot et puis je partageais l’ambition alliée au dénuement qu’il plaçait dans son écriture ainsi que dans sa propre vie. Je n’existais que pour lui et c’était entièrement réciproque, nous nous complétions bien je crois et en ce temps il faisait encore montre d’un humour qui depuis l’a quitté ; le petit succès de son premier roman a gonflé son ego en effaçant au passage le rôle essentiel que j’avais joué dans cette entreprise. Comme s’il avait perdu la mémoire par la même occasion, mais je vais me charger de la remettre en branle, croyez-moi !
Puisqu’il s’est persuadé d’incarner à lui seul une sorte de demi-dieu et qu’il a décidé de s’attaquer à ce qu’il nomme déjà, l’imbécile, SON chef-d’œuvre dans un saga historicomique, et bien, il est de mon devoir de lui rappeler que cet écrivain de pacotille n’est pas prêt de toucher à cette foutue immortalité qui le fait bander désormais bien mieux que les fantasmes où j’étais mise en scène. Ma stratégie simpliste, après tout on a le narrateur qu’on mérite, repose sur les alliés que je saurais liguer contre ce dictateur à la mémoire de poisson-rouge et s’il couche désormais avec les lectrices qui n’hésitent pas à lui envoyer leurs dessous portés avec leurs pauvres lettres énamourées et mal orthographiées, j’ai choisi, pour ma part, un héros singulier qui mettra la narratrice que je suis encore dans tous ses états en éveillant les pires sentiments chez mon pseudo-créateur… Il ne doute de rien et c’est ce qui m’amuse ; je le laisse encore un moment baigner dans son bain de jouvencelles attardées…. Je sens qu’on va bien se marrer, avec la bande que je me suis choisie… A nous deux, par ici !
Mais regardez-moi ça : l’auteur pathétique, sûr de son talent de conteur ! Quel con, mais quel con ! J’en reviens pas …
Faut que j’vous explique : ce type là, assis sagement devant son ordi, à contempler son reflet sur l’écran comme s’il s’agissait d’une toile vierge sur laquelle il allait brosser son portrait, et bien ce type se croit simplement tout puissant. Sauf, qu’il est si lâche qu’il a besoin de moi, sa narratrice, pour le mettre en relief. Et je ne devrais rien dire, mieux : je serais à la disposition de ce malade mental qui rêve de moi la nuit. Puisque, vous l’avez compris je ne suis qu’un faire valoir ; lorsqu’il aura posé le point final à son énième manuscrit, qu’il le portera, fier comme Artaban, à son éditrice, je retomberai aussitôt dans l’oubli ! Moi ! LA narratrice ! On l’encensera ou le maudira tandis que je rejoindrai les méandres puants et engorgés de son ersatz d’imagination ; personne ne croira que son imagination c’est moi ! Que j’existe à part entière, même si je ne ressemble à rien, ou bien à tout, ça c’est moi qui décide…
Au début, il est vrai et je me dois de le reconnaître, j’éprouvais plutôt de la sympathie née d’une forme de reconnaissance un peu puérile d’avoir été choisie ; je me sentais l’élue et il se reposait sur moi avec respect, presque avec admiration. J’entendais parfois son rire un peu rauque lorsque je lui soufflais une idée ou un bon mot et puis je partageais l’ambition alliée au dénuement qu’il plaçait dans son écriture ainsi que dans sa propre vie. Je n’existais que pour lui et c’était entièrement réciproque, nous nous complétions bien je crois et en ce temps il faisait encore montre d’un humour qui depuis l’a quitté ; le petit succès de son premier roman a gonflé son ego en effaçant au passage le rôle essentiel que j’avais joué dans cette entreprise. Comme s’il avait perdu la mémoire par la même occasion, mais je vais me charger de la remettre en branle, croyez-moi !
Puisqu’il s’est persuadé d’incarner à lui seul une sorte de demi-dieu et qu’il a décidé de s’attaquer à ce qu’il nomme déjà, l’imbécile, SON chef-d’œuvre dans un saga historicomique, et bien, il est de mon devoir de lui rappeler que cet écrivain de pacotille n’est pas prêt de toucher à cette foutue immortalité qui le fait bander désormais bien mieux que les fantasmes où j’étais mise en scène. Ma stratégie simpliste, après tout on a le narrateur qu’on mérite, repose sur les alliés que je saurais liguer contre ce dictateur à la mémoire de poisson-rouge et s’il couche désormais avec les lectrices qui n’hésitent pas à lui envoyer leurs dessous portés avec leurs pauvres lettres énamourées et mal orthographiées, j’ai choisi, pour ma part, un héros singulier qui mettra la narratrice que je suis encore dans tous ses états en éveillant les pires sentiments chez mon pseudo-créateur… Il ne doute de rien et c’est ce qui m’amuse ; je le laisse encore un moment baigner dans son bain de jouvencelles attardées…. Je sens qu’on va bien se marrer, avec la bande que je me suis choisie… A nous deux, par ici !
Onee chan- Messages : 31
Date d'inscription : 30/05/2010
Re: Et mon clavier, tu l’aimes mon clavier ?
La narratrice démuselée ! Ouille ! Sans remords, elle s'élance, compte ses pas déjà vainqueurs. Un nez à nez spectaculaire en perspective ! J'adore cette muse tombée des nues.
Marie Louve- Messages : 23
Date d'inscription : 30/05/2010
Re: Et mon clavier, tu l’aimes mon clavier ?
Garce de narratrice, va! Quant à moi, je te fais grâce de ma disgrâce...
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|