Vague souvenir bourguignon
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Vague souvenir bourguignon
Souvenirs poussières en couches épaisses sur des photos de famille que rien ne perturbe, que rien ne peut venir importuner. Des portraits, des clichés en noir-et-blanc font sur les buffets d'ébène un labyrinthe du temps qui passe, du temps qu'il reste. Le matou qui grogne les ignore. Lui, il cherche sa viande fraîche que mémé chaque matin découpe aux ciseaux, entre l'évier et son bac à dentier. Il n'aura rien de plus aujourd'hui, et d'un bond s'enfuit en-dehors.
Les rites ruraux du grand-père ont l'allure d'un sanglier sur pied de chasse, et déglutit le café extra de mémé, en guise de transition superfétatoire. Marie-Joëlle, la bonne fidèle à l'employeur, s'attèle au repassage quand Pépé revient du jardin, sécateur à la main. Il s'affale sur son trône, un fauteuil "royal" situé en face la télé, et derrière lequel dépasse l'horloge plombante sonnant inlassablement comme un compte-à-rebours. La télécommande dans la main gauche irritée et tremblante, le chat sous sa main droite caressante, le grand-père laisse de son gosier s'échapper quelques râles. Il critique tout, et exaspère Marie-Joëlle, qui elle aussi critique tout.
Dehors, le froid bourguignon dépose des onces de givre sur la croix du patio, cette dune d'herbe où j'officiais, enfant, des enterrements grandioses...
Les rites ruraux du grand-père ont l'allure d'un sanglier sur pied de chasse, et déglutit le café extra de mémé, en guise de transition superfétatoire. Marie-Joëlle, la bonne fidèle à l'employeur, s'attèle au repassage quand Pépé revient du jardin, sécateur à la main. Il s'affale sur son trône, un fauteuil "royal" situé en face la télé, et derrière lequel dépasse l'horloge plombante sonnant inlassablement comme un compte-à-rebours. La télécommande dans la main gauche irritée et tremblante, le chat sous sa main droite caressante, le grand-père laisse de son gosier s'échapper quelques râles. Il critique tout, et exaspère Marie-Joëlle, qui elle aussi critique tout.
Dehors, le froid bourguignon dépose des onces de givre sur la croix du patio, cette dune d'herbe où j'officiais, enfant, des enterrements grandioses...
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