Elles Hos-Air les faits minimes

Chère Air,

Mais quelle girouette a bien pu suivre Hosa ?

Le premier sens du vent m’a laissée brutalement choir en des terres vides, seulement peuplées de touaregs tout voilés de blanc. « Abandonnes ce qui ne sert plus » m’ont-ils dit. J’y ai donc laissé des bouts de moi. Et la longue alchimie de la repousse a pris du temps. L’essentiel est devenu l’ordinaire, concentration du corps et de l’âme, fiançailles épurées du gnangnan.
Les dunes furent des Everest, les oasis, de longues rasades de repos.

Le deuxième vent m’a prise par surprise : finies les boutades solitaires, retour à l’occident des choses. Catéchèse laïque, les pieds butés dans la glaise matérielle des jours à manger. J’ai repris l’appétit des autres, menue dans mes envies. Une miette après l’autre, oiseau à ré-apprivoiser. Le chant n’en est que plus sincère, le matin comme à midi. L’arbre connait mon nid, le balcon, la griffure fragile de mes pattes.
Je chante maintenant. Quel que soit le temps.

Le troisième vent m’a dit « change de camp » : j’ai mis ma vie en cartons, tri sévère des inutiles. Je vis aujourd’hui au grand air, dans le silence vert des champs.
L’agitation n’existe pas, ici, on respecte le fil des saisons. Semer, arroser, récolter, tailler juste pour les fruits de demain. L’automne tire sa révérence. A ma fenêtre, je goûte le froid qui vient frapper au carreau et je t’écris, bien au chaud.
Le printemps d’un quotidien partagé fait fondre les glaces d’une solitude première.
J’ai installé ma vie dans une maison communautaire : nouvelle famille de cœur, des amis devenus des frères, des mondes si étrangers à découvrir, entendre, comprendre et aimer. Vraiment.
Mon cœur se retrouve, mes doigts se délient. J’ose encore.


Le quatrième vent m’a soufflé « Reprends ! » et tout commence. Autrement. Mieux qu’avant. La vie se gagne, l’art s’épanouit. La rouille a un peu rongé les mots : qu’importe ! le plaisir est de retour. Plus de course, le rythme de tout vivre juste à fond.
Ce matin est tranquille comme une eau claire. Un faisan perdu piaille dans le jardin. Il pleut du vent et la pluie souffle quelques flocons. C’est doux comme un samedi à ne rien faire. Que du plaisir.

Mon Air, me pardonneras-tu ce blanc, voulu juste par pudeur, à force de vivre ce qu’il me fallait hors de tout et de tous ?
Je t’ai lue souvent, incognito, avec des larmes dans les dents, serrées sur une amitié épistolaire qui m’a manquée, c’est évident !
Reprendrons-nous nos Hos-Air ?

Je t’envoie tout le doux du temps immobile qui danse en bourdonnant son silence à mes tympans.

Hosa

On en manquait, de ne pouvoir plus respirer le doux parfum subtil de l'hosair. On a besoin plus que jamais de ce genre de fleurs précieuses qui résistent à l'hiver...

Hosair: Fleur rare dont on connaît les deux parties séparées grâce à leurs diverses activités respectives avant la rencontre des deux, soit avant hybridation, harmonisation. La première puisait son énergie vitale dans le coeur de la vie même, exprimée toute en fulgurances à travers notamment des joutes feat Nino Brown himself ; la seconde offrait des horizons traversés d'arcs-en-ciel et de chauds éblouissements au creux desquels tout/e passant/e aimait à venir se lover. Des bons hasards de la vie figure en haut lieu celui de cette rencontre qui a posteriori apparaît comme évidente. Tels le plant de blé et la légumineuse entrant en interaction pour se livrer au plus grand trafic qui existe au monde, le trafic invisible et souterrain des plantes, s'échangeant de l'azote contre du carbone, et ainsi s'hypervitalisant mutuellement, les deux éléments de l'hosair proposent une nouvelle gamme de saveurs complètement inédites, bienfaisantes pour le coeur.

(in Le Dico Qui Dit LAT)

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Cher administrateur merci pour ce récap des présentations au plus juste de nos faits minimes.
Hosannam, quel bonheur de te retrouver, la joie plus forte que la crainte de te voir disparaître de nouveau. J'ai posté une réponse, les doigts encore un peu engourdis et cela a comme un effet de printemps. Je sens les graines éclore de mille et une nuits et attends ta réponse impatiemment pour te raconter.