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Empire Rise and Fall

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Message  Lenilo Dim 13 Juin - 22:56

[Empire Rise and Fall]

Quelque part au début du vingtième siècle, quelque part dans l’ouest chinois…
Min court avec ardeur dans les champs clairs abreuvés de soleil et bourre avec lenteur son sac des mille et une petites choses qu’il a trouvé en suivant quelques richissimes occidentaux en excursion pittoresque dans la nation titanesque. Il a les pieds sales et il pense avec jouissance au bain de brûlance comme sa mère l’appelle, une pensée et une radiance dans son esprit embourbé autant que son corps par une rude journée à la recherche d’or, un pensée pour le bain de jouvence qui fera des ses pattes crottées de mignons petons. Il faudra qu’il se coupe les cheveux, il a une mèche ébène qui lui barre le visage comme un coup de sabre et le gêne pour la pêche à la sirène dans ses palabres. Il faut croire que les jeunes et jolies du village ont un penchant pour les cheveux ras et dédaignent ardemment le geste féminin de l’homme qui se recoiffe d’un agile coup de bras.
Il aperçoit la maison du forgeron, et personne pour frapper le métal en fusion et donner forme à ce qui n’en a pas, il surprend la maison du pâtissier qui s’enfuyait mais toujours pas d’âme pour pétrir et étreindre la farine et en faire un délice doré, car Min est fasciné par tout ce qui se rapproche du précieux métal. Un temps inquiet, il est rassuré par la présence lointaine d’un homme sur une aile du moulin, mais le poulain ne voit point que c’est pendu qu’est l’homme en pourpoint sur le bois toilé de la bâtisse qui moud le grain.
Il continue sa solitaire avancé et arrive prudemment sur la place du village et ce qu’il voit le surprend, non, le stupéfie, non, lui glace le sang. Ce n’est pas de l’effroi qui a pris la place de son sang froid, ni de la crainte qui étouffe dans sa gorge un râle inhumain, c’est la terreur qui a pris possession de son âme, c’est la terreur qui sort de cette bouche de métal accompagnée d’une flamme. Et le charpentier s’écroule raide mort, puis un chien le dévore, puis le suivant dans la queue se présente face à l’officier nippon, dis non à le même question, prend lui aussi une balle dans le front. Min se consume de peur, mais ravale sa stupeur, et se jette, véloce garçon, sous les pilotis de la baraque du vigneron. Il observe avec une fugitive haine, une fureur éphémère, le spectacle de ses pairs abattu un à un depuis Luang-Xu, de deux coups de revolver, depuis Li-Tu, depuis Li-Tu jusqu’à son père…
Il gémit, incapable de retenir sa souffrance, et un commis du Soleil Levant se retourne, brusquement s’agenouille, d’un regard vérifie l’interstice sombre entre Terre et plafond d’en bas.
Mais déjà le viril petit homme a bondit, bête sauvage libérée dans une nature farouche, à la crête de rage, mèche d’orage, et la conscience qui boue, avec à la main le Colt qu’il a trouvé dans une sacoche abandonnée. Mais nul n’abandonne arme sans cartouche, du moins nul qui n’est pas fou de souche.
Le canon dans l’œil du commis, le doigt qui le démange, plus rien qui le dérange, Min presse, impétueux, la gâchette. Aurait-il mieux fait de rester dans sa cachette ? L’arme s’enraye, les larmes se réveillent quand germe le rire du soldat, un Jap avec du riz entre les crocs, et Min quoi faire ne sait trop. Quand le rire se transforme en hurlement, que le sous-fifre tire de sa poche un poignard de Kanto né pour tuer, Min sort son coutelas cantonais pour tuer, et les lames se plantent avec un même bruit, du petit dans l’œil, du grand dans le torse musclé, perforant le plexus et déchirant le diaphragme.
Sa mère hurle mais Min n’est pas mort et se rue sur Celui-Qui-A-Tué-Son-Père, lequel se retourne et lui loge un balle dans l’autre iris, et Min s’écroule aveugle pendant que la Mort s’immisce, son cerveau est touché et son caveau bientôt sera creusé.

Bientôt les tortionnaires insulaires qui foulaient de leurs pas empoisonnés les terres de Min verront du ciel tomber deux messages, deux messages qui raseront deux villages et détruiront des dizaines de milliers de vies. L’empire japonais aura grandit puis aura chuté, par la cruauté des blancs les jaunes auront agonisé. Mais d’autres jaunes furent victimes de ces derniers.

Ils furent beaucoup ceux du Matin Calme qui furent exécutés, ils furent beaucoup mais qui peut leur génocide conter ? L’oubli salit nos gloires, quand les cris souillent leurs mémoires.

Lenilo

Messages : 9
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Message  a lost child Jeu 17 Juin - 20:06

J'aime toujours te suivre dans tes voyages; celui-ci écrit d'une façon qui me plaît, la manière poétique... I love you

a lost child

Humeur : vagabonde
Messages : 31
Date d'inscription : 30/05/2010

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Message  Lenilo Mer 23 Juin - 13:20

J'aime bien aussi ce texte là ce qui n'est pas donné à tout ce que j'écris >< Merci beaucoup =)

Lenilo

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