Post’ de novembre

Quoi ? Rien, nada, queudchie en ce mois de novembre ? Un forum fantomatique que les faux romantiques désertent à pas de loup pour aller dans la bergerie d’à côté voir si l’herbe à chat y pousse abondamment ; qu’à cela ne tienne, je serai la dernière, je serai celle-là….

Je serai là, derrière mon écran de fumée, entre deux chapitres, un de vie, un d’écrit, entre deux verres, d’eau de vie, d’eau de pluie, entre deux joints jusqu’à fin juin, en attendant le retour de l’été.

J’attendrai le vent mauvais de novembre et j’errerai dans les pensées obscurcies par l’ennui.

Je m’inquièterai une seconde face à la déflation, puis je sursauterai à la déflagration ; esprit es-tu là ? Est-ce toi qui fais tout ce boucan dans le silence de la raison, au beau milieu de ma maison ? Est-ce bien raisonnable de finir un roman par un acrostiche hypercrypté ? Est-ce normal de suivre les conseils avisés d’un éditeur qui se veut bienveillant mais m’irradie toute entière dans un champ d’inertie même pas magnétique ?

Saigneur, pourquoi m’as-tu abandonnée ? Je ne fais qu’errer depuis ta désertion et ma seule énergie passe dans mes lamentations face à la nullité d’un délire qui n’en finit jamais. Pourquoi ai-je tant de mal à poser le point final, scotchée à la même page, pire, la même phrase qui m’accompagne tel un sortilège qui ne fait que rebondir au lieu de réfléchir….Argh…..

J’ai écrit sans répit, insatiable, et le résultat ne ressemble en rien à ce que je croyais avoir créé. Hé ! C’est devant un tableau noir et à l’aide d’une craie et d’un chiffon humide que j’aurais dû m’installer, pas face à cet écran blanc qui ne se froisse de rien.

J’ai écrit en dépit, contre, envers, j’ai même écrit des vers, à l’endroit à l’envers.
Avec ou sans incipit mes récits rétrécis, imprécis me semblent circonscris. Je suis en panne d’instrument de mesure alors je m’obstine dans une anamesure, qui se moque des règles, c’est con ou pas…

ça alors!!!!!!!!!!!! suis-je la seule à voir mon bouquin, là en haut, sur le bandeau PRICEMINISTER, bradé à 7euros et 46 centimes????????????

Dans la chambre capitonnée de l’asile déserté, offert aux courants d’air, je continue d’errer. Une journée porte ouverte a été organisée à ma seule intention ; je suis la seule aliénée, la captive de mes hallucinations, la recluse consentante qui observe de l’autre côté du miroir les passants égarés.

Ils semblent compatir et s’efforcent avec une certaine délectation de ne point me juger. Ils se rassurent ainsi sans trouver le moindre mot pour le dire. On ne parle plus mais on déclame ; on ne pense plus, on communique ; on ne ressent plus, on triche. Je vois bien pourtant la gêne qui obscurcit leurs visages dans l’ombre, les regards glissent, les nez se pincent, les bouches s’estompent derrière un cri qui ne sera jamais poussé. Une certaine honte s’est installée insidieusement. Honte de soi et des autres, honte d’un monde qui ne les mérite pas. Ils s’en échappent sur une planète insolite créée à leur intention. Moi j’ai décidé de rester ici, dans un univers à mon image. Une image un peu crade.

Pathétique est le qualificatif qui revient le plus souvent ; je partage en levant le pouce au milieu de l’arène encore vierge de sang. Pour combien de temps ?

Les vivants semblent morts, bercés par un refrain entonné par chacun dans un murmure qui finit par gronder. Le besoin d’un appui, même aveugle, sourd et muet se fait de plus en plus ressentir. La solitude effraie plus que jamais ; on la refuse en s’apitoyant mollement ; on cherche en payant le prix fort le voyeur de ses exhibitions.

Les gardiens sont devenus des guides. On leur a fait croire à une promotion. Plus besoin de blouse blanche, une casquette suffit. Et un trousseau de clés. Cela n’a pas changé. Simplement, il manque quelques cobayes. La folie a changé de camp depuis que le gardiennage s’est généralisé, que les chartes se sont mises à prospérer, que l’autocensure a été intégrée. Digérée. Les flics sont devenus des coachs. Il s’agirait d’améliorer son image, la lisser jusqu’à ce qu’elle se conforme aux attentes floues des utilisateurs. On a commencé par changer les mots, effacé les symboles, démythifié les rêves. Les hommes ne sont plus que des usagers. Les femmes des objets. Les enfants des jouets.

Les larmes sont devenues des armes. Personne n’entend l’alarme des âmes qui s’échappent en un brouillard qui ne dérange plus depuis qu’on a trouvé la parade : l’ubiquité virtuelle photoshoppée. Les écrans sont des boucliers de papier qui ne cessent de se plier.

Tout est relatif….

J'ai tout lu hier soir, et je me souviens que j'étais d'accord avec toi.
On glisse d'un mot l'autre avec délice; on apprécie la verve, le verbe, on s'mate avec effroi dans le miroir acide et lucide, on s'sent beau, moche, larve, mioche, on cherche amusément la pub dégueulasse en s'rappelant tout d'même que le nain n'a quand même pas recruté Hubert Klein pour finir sur une bannière d'un forum néant, à sept euros et des clopettes!
Puis on passe, silencieusement, juste parce qu'on ne veut pas contredire l'auteure... et on finit sur la bergerie d'à côté, où l'herbe qui pousse n'a pas l'air d'être que pour chats

hey! y'a quelqu'un! I can't believe it!!!!!

je suis vraiment contente que ta mémoire fonctionne à plein et que tu te souviennes d'un texte lu la veille; hu hu....Mais tu sais, j'adore la contradiction, faut pas croire; si tu savais le nombre de trucs écrits par simple esprit puéril de provocation au ras des pâquerettes poussant entre deux blocs de macadam....

écrire ici c'est bien; on passe de temps en temps à seule fin de vérifier que le dernier post reste vierge de commentaires, c'est zen;

il y a bien affiché en regard du texte le nombre de lectures qui semble contredire mes allégations mais les chiffres ne signifient rien, n'ont aucune texture, ne mettent rien en relief;

écrire pour rien et pour personne c'est un luxe que tu "nous" offre, bien que j'ai cessé les pseudos multiples après qu'on m'a jetée au ban; imposteur, usurpateur etc.... étonnant que ces qualificatifs offusquent les écrivants, mais bon, cela fait longtemps que je ne prends plus la mouche à ce sujet, puisque j'en fait des pâtés....succulents? Non, je ne dirais pas ça mais intéressants tout de même....

Tu sais ce que c'est, non?, avec l'herbe à chat, la mémoire a des tendances aux trous noirs, parfois... alors même à courte vue, quelque part ça me rassure...
Oui les chiffres laissent de marbre, quelques fureteurs semblent néanmoins apprécier autant que moi cette verve venue vexer le NEANT...

Aborder tranquillement la complicité des choses, en toute simplexité.

Zens sont les mouches, n'est-ce qu'un cycle?, alors même que j'apprends qu'elles sont riches en sucres lents... Nulle nostalgie , je m'en bats l'oeuf et j'ai les boules (d'aluminium!).

Déjà décembre! avec son cortège angoissant de fêtes à tous prix. Tu connais pas un bar-tabac qui fasse réveillon? Wake up, man! il ne sera pas dit que ma mémoire s'altère au moment même où je dois changer la litière....
Saint Nicolas, le patron des enfants, nous enverra-t-il son pain d'épice ou son terrible complice, le père fouettard de sinistre mémoire, suspense....
I'm back in the écriture, advienne que pourra! cette nuit, j'ai entendu le souffle d'un mauvais génie me caresser la joue et susurrer d'une voix étonnamment gutturale: c'est bon là, j'crois que tu as assez réfléchi, il est temps de passer à l'action au lieu de te perdre en décorations rouge et or. Docile, j'obéis. Si, si!
ah le plaisir est intact, ça coule, ça roule, ça ressemble à de la gelée royale et comme par miracle je n'ai plus mal à la gorge. Les boules se sont volatilisées dans le brouillard, les mots s'imposent dans un brouillon ragaillardi par une gorgée de vin chaud à la cannelle. L'étoile du berger absent, terriblement absent, continue de briller et les phrases collent à mon texte mieux qu'une guirlande multicolore. Je sais bien que demain matin tout aura disparu, ne restera qu'une nouvelle angoisse mais cette euphorie passagère se devait de figurer au milieu du néant;

Lorsque j'étais plus petit, j'étais parfois amené à devoir défendre ma petite soeur face à l'horrible "Monsieur Noir", une sorte de Père-Fouettard quatre saisons pouvant surgir à l'occasion de quelque bêtise toute bête faite au grand dam de nos parents. Il sonnait et entrait, vêtu d'un grand manteau d'ombre, d'un chapeau de cow-boy et de grosses lunettes de soleil; à coup sûr, la représaille fut vite fait dégustée par ma soeur qui, à l'heure actuelle, ne manifeste apparemment aucune conséquence psychologique évidente, si ce n'est sa phobie, banale, des araignées. Moi, je constatais qu'à chaque fois que le Monsieur Noir apparaissait, mon père lui se volatilisait...

Sans me perdre dans quelque décorum festif qui serait aussi alambiqué que ma syntaxe compliquée en manque de propolis, je consens malgré tout à orner les plainthes de ma vie de petites guirlandes d'angoisses, auxquelles suspendent archaïquement mes boules d'aluminium aux couleurs de l'ennui. Sortez les réjouissances, et trinquons à la neige mal considérée encore par nos contemporains.

Je te propose le café du Rimbaud à Saint-Malo pour le réveillon, c'est sûrement là-bas que je serai pour finir l'année... et me finir avec!
J'y rencontrerai peut-être alors Matchoum, qui jour après jour affine sa renommée locale en venant fidèlement se poser à l'entrée de l'intramuros, parfois en capitaine, parfois en magicien, parfois encore dans un uniforme surréaliste dont lui seul a le secret...

Du vin chaud à la cannelle, voilà une idée. J'aime ces petits plaisirs que tu nous donnes à désirer,.